sabato 23 gennaio 2016

ERWIN WURM: LOST - GALERIE THADDAEUS ROPAC, PARIS




ERWIN WURM
LOST
Galerie Thaddaeus Ropac
7, rue Debelleyme - Paris
14/1/2016 - 5/3/2016

Le caractère quotidien des objets utilisés par Erwin Wurm est une composante essentielle de son travail : du concombre à la saucisse en passant par les voitures ou les maisons de toutes formes et de toutes tailles. L’apparence « familière » de ces objets instaure une relation de confiance initiale avec le spectateur. Dans la lignée de la tradition aristotélicienne, la « substance » des choses réside dans leur réalité autonome et non dans l’action des hommes qui leur attribuent un sens ou tentent d’arracher le secret de leur matérialité.
Lost présente les dernières œuvres d’Erwin Wurm pour lesquelles la matérialité joue un rôle essentiel aux différentes étapes de conception. Les œuvres exposées sont inspirées de la forme d’objets du quotidien et du souvenir de la perception tactile de leurs surfaces et matières. Ces formes peuvent être celles d’un flacon de crème pour le corps, d’une horloge, d’une chaise longue ou encore d’un fauteuil. La couleur jaunâtre de Butter (un réfrigérateur) et le blanc crémeux de Body (un distributeur de lait pour le corps) révèlent à la surface ce qui serait normalement le contenu de l’objet. L’intérieur et l’extérieur, l’enveloppe des choses en tant que pars pro toto sont des thèmes récurrents dans l’œuvre d’Erwin Wurm. Par le passé, l’artiste a déjà habillé des socles de sculptures comme des personnes.
Le fait que les objets et les meubles exposés soient anciens est particulièrement porteur de sens à cet égard. Les œuvres acquièrent une qualité de présence exceptionnelle du fait de leur allusion à un contexte socio-historique. Le spectateur est incité à éprouver un sentiment de nostalgie du temps passé, un souvenir qui peut s’étendre à une époque entière.
Au départ, Erwin Wurm réalise des moulages en argile ayant la forme d’objets du quotidien. Ils peuvent être plus grands que nature, conférant ainsi à l’œuvre un caractère surréel, ou bien être fidèles à la réalité. L’artiste va ensuite laisser son empreinte physique sur le moulage en s’asseyant ( Sideboard ) ou en marchant dessus ( Snow ) par exemple. L’œuvre est finalement moulée en bronze ou en polyester, la troisième et dernière étape de sa matérialité. L’artiste les soustrait à leur raison d’être, et les dépouille de leur fonction première. Ce qui devient visible est alors une « dé-form-ation » : les propriétés auparavant inhérentes à l’objet ont disparu ou changé de nature. Une tension se crée entre la représentation de l’objet du quotidien, sa déformation par le corps de l’artiste et la matérialité de l’œuvre elle-même.

Les œuvres d’Erwin Wurm sont exposées dans plus de cent musées dans le monde, de l’Australie aux Etats-Unis, en passant par la France, notamment au Centre Pompidou, au Musée d’Art Contemporain de Lyon, au CAPC de Bordeaux, au FRAC Bourgogne de Dijon, en Franche-Comté Limousin, en Provence-Alpes Cote d’Azur (Marseille) et dans le Languedoc-Roussillon (Montpellier).
En janvier 2016, Erwin Wurm et ses One Minute Sculptures feront partie d’une exposition de groupe à la Tate Modern de Londres et feront l’objet d’une exposition personnelle au MAK Center for Art and Architecture, Schindler House, West Hollywood en Californie. Les œuvres de l’exposition Lost seront ensuite présentées à la Berlinische Galerie Museum für Moderne Kunst de Berlin du 15 avril au 22 août 2016. En septembre 2016, une exposition personnelle lui sera consacrée au Museo Novecento de Florence, ainsi que dans plusieurs espaces publics de la ville.

Image: Erwin Wurm
Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac Paris/Salzburg. Photo © Eva Würdinger.